Chapitre 23 - Les mots
Description de l'article de blog :
Ici, on va parler de pensées (vous avez l'habitude à force sur mon blog) et de mots. Plus précisément de la puissance des mots sur notre manière de voir le monde.
Ça parait étrange comme idée, mais oui, les mots que tu connais et utilise dans ta vie au quotidien pour décrire ton environnement modifie ta manière d'observer et de ressentir le monde.
Tu penses grâce aux mots. Sans mot, tu ne pourrais plus penser. Pour créer une réflexion dans ta tête ou quand tu cherches à décrire ta vie, tu cherches en premier le mot, qui décrit ce dont tu veux parler. C'est le premier réflexe. Mais si tu ne trouves pas le mot, comment feras-tu pour partager une information avec les autres ?
Premier concept : celui qui en parle le mieux, c'est George Orwell dans son roman dystopique "1984". Il parle de novlangue.
La Novlangue dont on va parler, c'est la manière de changer les mots pour discuter d'une même chose ou d'un même sujet, mais dans le but de modifier l'émotion ressenti quand on en parle (soit d'aggraver, soit d'alléger). Certains mots, même, sont vidés de leur substance et de leur sens. D'autres ont leur attribut une émotion tellement forte en répétant un discours (comme facho = méchant raciste = peur) que l'or de l'utilisation de ce dernier, le spectateur se braque. C'est le déclencheur inconscient qui terrorise le spectateur : l'émotion est trop forte pour laisser la logique être écouté. Il y en a des tas qui existent. À l'époque, c'était le mot juif.
Exemple :
BIO = Meilleur, alors qu'on parle de produit normal, naturel, sans produit chimique.
Collaborateur = pour dire employé ou subalterne
Restructuration = licenciement de masse
Dispositif de sécurité = surveillance de masse
Médecine non prouvée = Méthodes alternatives
Maintien de l'ordre = répression autoritaire
Sécurité = contrôle
Adaptation au marché = Exploitation des travailleurs
Lobbys = corruption
Manque de pédagogie = excuse pour ne pas accepter son erreur
Facho = personne qui aime les idées des politiciens de "droite"
Islamo gauchiste = personne qui apprécie les idées des politiciens de "gauche"
ect
Bref, tu l'auras compris, on donne des "synonyme" à certaines choses pour ne pas appeler un chat, un chat. On simplifie la langue pour éviter au citoyen de pouvoir voir les subtilités et les détails dans la réflexion. Un exercice marrant à faire, trouver des mots novlangue à la télévision ou sur internet. Tu en trouveras énormément surtout en politique ! Et en seconde partie, repère si le nouveau mot est là pour alléger ou aggraver la situation.
Allez, on rentre dans le sujet après la petite blague. Pourquoi je te parle de novlangue ? C'est un sujet à connaitre pour éviter les obstacles dans notre chemin vers l'épanouissement de soi. Les mots utilisé et entendu modifie votre développement personnel et votre état d'esprit. Comme expliqué dans d'autres chapitres, ce que tu entends, te crée des pensées qui te créent des croyances puis te créer des actions inconscientes. Si les mots novlangue entendus détourne le vrai sens de la phrase, alors tu vas te créer des fausses croyances.
Comme expliqué au-dessus, nous vivons dans un monde remplie de novlangue. Il ne faut pas se faire avoir et chercher la vérité, là où certains veulent la déformer. Faites attention à ce que vous écoutez comme information ou mots !
Deuxième concept : la langue joue un rôle dans la manière dont nous comprenons et percevons le monde.
Il faut savoir que si un concept n'a pas de mot spécifique pour le désigner, il devient difficile de l'expliquer et le décrire de manière claire et précise. Le langage permet d’organiser et de structurer nos pensées en nommant et en catégorisant les expériences et idées.
Par exemple, des termes comme "dépression" ou "stress" permettent de formaliser des états émotionnels, d'en discuter collectivement et de mieux les comprendre. En l'absence de mots, ces concepts seraient flous et difficilement accessibles à la réflexion partagée.
En bref, tu ne peux pas inventer ni partager une idée si on ne lui attribue pas de mot qui ont du sens avant.
Tu ne pourrais pas dire que le ciel est "bleu" si à l'époque, nos ancêtres n'auraient pas dit, on appelle "ça" bleu. C'est très important de dire "ça, cette chose" , je le nomme avec ce mot. Ça c'est bleu, c'est grand, c'est froid, ça fait peur etc. Le mot est le pouvoir de comprendre les événements de notre monde. Mais si des personnes mal intentionnées souhaite modifier ces mots, pour parler d'une même chose, alors la définition changera.
Exemple : le gouvernement veut "surveiller la masse" pour la sécurité des citoyens. En surveillant, ils peuvent voir à l'avance un danger dans la population. Ainsi "surveiller la masse" a comme définition de base : on regarde ce que fait tout le monde en supprimant leur vie privé et leur liberté d'anonymat pour prévenir un danger. Mais si à la place de "surveiller la masse" on dit "Dispositif de sécurité" en novlangue . Cela veux dire qu'on applique la définition : on regarde ce que fait tout le monde en supprimant leur vie privé et leur liberté d'anonymat pour prévenir un danger pour "Dispositif de sécurité". On change la définition des mots. Le bien peut être le mal et le mal, le bien. Vous voyez le danger ?
La diminution du vocabulaire a un impact significatif sur la façon dont nous pensons et comprenons le monde. Un vocabulaire réduit peut limiter notre capacité à exprimer des idées complexes, à différencier des nuances de pensée, et à organiser nos expériences. Bref, la langue simplifiée créé des personnes avec des réflexions critiques simples, même enfantine.
Appauvrissement de la pensée et de la réflexion : Lorsque les mots pour décrire des concepts précis disparaissent, il devient plus difficile de penser de façon nuancée. Par exemple, sans mots pour exprimer des émotions complexes ou des phénomènes sociaux, on risque de tomber dans des stéréotypes et des généralisations, ce qui empêche des réflexions plus profondes sur des sujets comme la psychologie, la politique ou la société. Un exemple, les jeunes très violent s'expriment de cette manière, car ils n'ont pas les mots pour l'exprimer verbalement.
Limitation du débat et de la discussion : Un vocabulaire réduit limite les échanges, car les gens manquent de mots pour exprimer des idées différentes ou nuancées. Cela rend plus difficile la confrontation des opinions et la recherche de solutions innovantes.
Censure subtile et contrôle de la pensée : En appauvrissant le vocabulaire, il devient plus facile de contrôler la pensée et l’expression des individus. Cela peut être vu comme une forme de censure où les discussions sur des sujets complexes sont réduites ou ignorées, ce qui empêche l’émergence de nouvelles idées ou critiques constructives.
Appauvrissement culturel : Chaque mot porte une histoire et des nuances spécifiques. En supprimant certains termes, on risque de perdre une part de notre héritage culturel et de rendre plus difficile la compréhension de certaines traditions, philosophies ou périodes historiques. Un vocabulaire riche aide aussi à mieux comprendre les différentes perspectives culturelles.
Troisième concept : J'entends souvent "je pense que" lors de discussions.
Les gens adorent donner leur avis, le problème, c'est qu'ils partagent leur avis sur des évènements ou des sujets concrets qui peuvent être décrits précisément et de manière neutre. Les gens à force de vouloir donner que leur avis et leur ressentiment, ne vont plus se documenter ou remettre en question leur avis. Ils veulent juste donner un avis pour prouver qu'ils existent et attendent la validation des autres. Finalement, leurs croyances d'un sujet est pour eux la réalité que tout le monde devrait avoir.
Tout le monde "pense que ..." mais personne se dit "je veux comprendre". Sur internet, c'est très visible dans les commentaires, tout le monde donne un avis personnel et veut imposer sa vision comme la seule réalité. Si une personne critique la vision d'une autre, alors là, elle ne va pas se remettre en question et ça va s'insulter. Pourquoi les gens sont à ce point fermé ?
Je rappelle que personne ne voit la réalité telle qu'elle est vraiment, car on se construit des préjugés, des croyances selon nos expériences de la vie. Personne ne voit le monde pareil alors ça ne sert à rien de vouloir imposer sa vision aux autres. Le but, c'est juste de comprendre cela et d'essayer de comprendre la vision de l'autre pour discuter.
Parfois, je vois des personnes être tellement fermé dans leurs croyances qu'elles sont incapables de sortir de leur moule et voit la vie en noir et blanc. Alors que si elles s'ouvraient aux autres et accepter que la réalité qu'elles ont n'est pas la vraie réalité, elles s'adapteraient plus facilement au changement et a la vie. Si tu veux voir la vraie réalité, ou en tout cas t'en approcher le plus, alors documente-toi sur les données, les chiffres, les preuves des événements sans écouter ta morale ou tes émotions. La vraie réalité n'a pas de saveur, de moral ou d'émotion, c'est toi en tant que humain qui en rajoute. Si tu ne te documentes pas, cela laisse place à un vide, donc à des suppositions non fondées et tu inventes une fausse réalité.
Souvent, la réalité fait mal aux personnes et ils ne l'acceptent pas (j'explique pourquoi dans le chapitre sur les faiblesses du cerveau). Dans ce cas, c'est peine perdue.
Enfin, tu auras compris que les mots sont un pouvoir qui véhicule à la fois une émotion (novlangue pour aggraver une idée où l'alléger moralement). Les mots permettent aussi de décrire le monde qui t'entoure et d'inventer une réflexion critique. Sans mot, tu ne pourrais pas. Les mots influencent tes pensées, et donc tes croyances. Si tu entends constamment du négatif, cela peut influencer ta perception du monde et de toi-même, renforçant des pensées négatives. À force d'être exposé à des idées pessimistes, tu verras le monde plus sombre et tu te focalisera que sur le négatif.
Je te remercie d'avoir lu,
Etienne