Chapitre 18 - La mort


Attention, un paragraphe sensible, si tu es fragile sur le thème de la mort, passe cette page.
La mort est un sujet que nous fuyons souvent, un thème que l'on évite, presque par réflexe, comme si l'ignorer pouvait l'annuler. Pourtant, elle est là, tout autour de nous, tapie dans l'ombre de chaque instant, prête à surgir sans préavis. Chaque respiration que nous prenons, chaque pensée que nous formulons, nous rapproche inexorablement de ce moment où nous cesserons d’être. C'est une vérité incontestable, et pourtant, combien parmi nous passent leur vie à l'ignorer, à la repousser loin, dans les recoins obscurs de leur conscience, préférant se perdre dans des distractions incessantes, dans la quête de plaisirs fugaces et de divertissements qui nous éloignent du réel.
Mais fuir la mort, fuir l'idée que notre temps est compté, ne fait que renforcer son pouvoir sur nous. Nous créons des remparts autour de notre esprit : une série de films, de séries, de jeux vidéo, des réseaux sociaux, tout ce qui peut nous offrir une évasion, un répit temporaire de cette pensée insoutenable. Et plus nous cherchons à oublier, plus cette fuite devient un vide, un gouffre qui nous avale lentement. En voulant détourner notre regard, nous permettons à la mort de s’insinuer silencieusement dans chaque instant que nous gaspillons.
Mais que se passerait-il si, au lieu de fuir, nous acceptions notre mortalité ? Si nous reconnaissions que chaque seconde qui passe nous rapproche de la fin, non pas avec crainte, mais avec gratitude ? Car si la mort est inévitable, alors la vie, elle, est précieuse. Elle est un miracle en soi, fragile et éphémère. Ce n’est pas un fardeau à fuir, mais un cadeau à chérir. En prendre conscience, c’est réaliser que chaque moment est unique, que chaque rencontre a un sens, que chaque acte, aussi petit soit-il, a son importance.
La prise de conscience de notre mort peut être libératrice. Elle nous pousse à aimer intensément, à créer, à donner sans attendre, à vivre pleinement. Nous cessons de laisser les jours nous filer entre les doigts comme un sable qui ne cesse de glisser. Au lieu de chercher à tout prix à nous divertir pour échapper à l’inconnu, nous nous confrontons à lui, sereinement. Et dans cette confrontation, nous découvrons la beauté de l'instant, la valeur de l’ici et maintenant.
C'est en embrassant notre mortalité, en la regardant droit dans les yeux, que nous pouvons enfin être libres. Car seul celui qui sait qu'il va mourir peut véritablement vivre. Et cette vie-là, elle ne se mesure pas en années ou en possessions, mais en moments vécus intensément, en relations sincères, en passions qui brûlent.
La mort, au lieu d'être une fin, devient alors une invitation : l'invitation à ne plus fuir, à ne plus procrastiner, à ne plus attendre un demain qui n’existe pas encore. Elle nous pousse à être présents, ici et maintenant, dans l’urgence douce de la vie qui passe. Ce n’est qu’en prenant conscience de notre mortalité que nous comprenons ce que signifie vraiment vivre et que nous commençons réellement à vivre.
Prendre réellement conscience que tu vas mourir et qu'il n'y aura plus rien après pour toujours fait très peur, je le sais. Mais ne pas le regarder en face ne te permettra jamais de vivre pleinement. Et les divertissements t'empêche de commencer à vivre, car c'est un refuge pour ne pas voir la réalité de la vie : elle a une fin. C'est la mort qui nous fait aimer la vie...
Etienne